Le Blog...
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Nous entendons parler du stress et de l’importance de rester Zen très souvent. Vivre en mode Zen plutôt qu’en mode Stress, nous fait évidemment bien envie (et peut-être et plus encore en cette période de rentrée), mais la plupart d’entre nous ne savent pas vraiment comment y parvenir. Nous ignorons les mécanismes qui régissent l’apparition ou la disparition du stress. De ce fait, nous ignorons comment obtenir plus de détente. Nous ignorons même la véritable nature de la tension, et la façon dont elle s’organise en véritables systèmes.
Mode Zen ou mode Stress, tout le monde sait bien que notre bien-être physique et psychologique s’y joue. Que le développement personnel implique une vie plus harmonieuse et plus sereine. Que notre état de santé est concerné. Un système de tension peut tout à fait déclencher des troubles fonctionnels ou favoriser des maladies. Le stress déclenche aussi des comportements dysfonctionnels. On devient irritable, anxieux, et en simplifiant un peu, dans le premier cas, on déverse ses tensions sur les autres et dans le second, on se les garde à l’intérieur... A l’intérieur, où bien évidemment, elles ne disparaissent pas ! Et au fait, dans le premier cas, l’entourage nous réverbère à sa façon ce que nous lui avons si généreusement expédié !!!...
Naturellement, nous voulons tous nous dégager de nos tensions. Au fil des ans, chacun se concocte son petit répertoire perso de techniques de relaxation maison. Côté filles, vive les bains moussants jusqu’aux oreilles/douches interminables, séances de ciné (comique si possible), sorties salsa, les déjeuner entre filles où les langues vont bon train (Ah! quel défoulement délicieux, surtout si l’humour est au rendez-vous), les accès de « fièvre acheteuse », surtout les fringues... Côté garçons, sport, sport, et sport, assiettes bien remplies, superbe isolement dans leur bunker mental perso (voilà notre homme scotché sur son canapé, le nez dans le journal, devenu ours-inaccessible-dans-sa-tanière-bureau, disparu dans l’ordi...), longues séances de TV « pour se laver la tête » suivies d’un certain appétit sexuel (parfois étonnant pour votre partenaire après la télé ???), mais c’est vrai que ça les détresse!... Pour les deux sexes, soirées fun, tablettes de chocolat, alcool et cigarettes, desserts supplémentaires et... bonjour les kilos. Les plus fortunés d’entre nous changent souvent de voiture, d’appartement, sautent régulièrement dans l’avion pour faire un petit stage dans un coin de paradis exotique où ils pourront faire une cure de beaux paysages, de bons repas et surtout DEBRANCHER et se retrouver enfin tranquilles, sans cette accélération permanente dans laquelle nous nous trouvons si souvent embringués... D’où un engouement certain pour les destinations lointaines!... Je n’ai cité que des exemples assez courants. Tout cela fonctionne au moins un peu, autrement, nous n’y passerions pas autant de temps, et d’argent. Toutefois, si cela diminue notre niveau de stress, le soulagement n’est que temporaire. Pour de meilleurs résultats, il faudrait, tout de même un peu plus de méthode... Aller plus au fond des choses. Mieux comprendre ce qui se passe, et aussi, changer un peu...
Bien entendu, il existe des méthodes, des vraies, avec des séances dotées de protocoles bien rodés, dont l’efficacité est reconnue, et c’est bien sûr tout le domaine de la relaxation, de la sophrologie, de l’hypnose éricksonienne, et de la méditation, même si on ne peut vraiment pas réduire cette dernière à une classique démarche de gestion du stress. Ces 4 disciplines sont bien représentées sur Zénitude Square, puisque des séances guidées vous y sont proposées, précisément pour ajouter un peu plus de méthode (et d’efficacité) à votre créativité naturelle anti-stress ! Et quand on fait le compte, finalement, une séance de relaxation guidée cela coûte aussi beaucoup moins cher... On peut même y visualiser des paysages splendides, sans décalage horaire et sans mise en boite dans des avions si bondés qu’on se croirait dans une énorme boite de sardines volantes... Comme le fait de visualiser quelque chose en étant vraiment présent et détendu est parfois vécu plus en profondeur qu’une situation « réelle » mais dans laquelle nous sommes absents parce que préoccupés.... Vous voyez où je veux en venir !... Des séances régulièrement répétées font mieux que diminuer temporairement votre niveau de stress : elles le dissolvent. Elles l’ont « à l’usure ». Plus vous vous entraînez, meilleurs sont les résultats, en sachant qu’on progresse dès le début, un peu comme un élève qui apprend, disons, la guitare, progresse dès les premiers cours, même s’il lui faudra plus de temps pour commencer à jouer des morceaux un peu plus difficiles. L’instrument, ici, c’est vous-même, et la gestion du stress consiste à devenir capable de jouer dans votre corps et dans votre esprit une partition détendue... Telles qu’elles sont pratiquées ici, sur Zénitude Square, les séances guidées d’hypnose ou de sophrologie vont aussi vous permettre de bien sentir les mécanismes tension/détente qui régissent notre dimension psycho-physique. Sentir, ici, c’est devenir capable d’agir depuis l’intérieur du corps sur certaines de nos réactions biologiques.
Dans mon prochain article, je vous parlerai de certains points concernant notre façon de vivre, générateurs de stress dans les grandes largeurs, et vous proposerai des solutions concrètes et faisables. Aujourd’hui, nous allons plutôt approfondir notre compréhension des rapports tension/détente, en laissant de côté la physiologie du stress, bien connue, souvent exposée ici et là. Qui connaît vraiment le mécanisme à travers lequel une tension se met en place, ou, au contraire peut-être évitée ? Pourquoi nous stressons nous ? Où situer le mécanisme central qui permet la mise en place d’une tension? Car il existe un unique mécanisme central, un et un seul mécanisme responsable de TOUTES nos tensions... Lequel ?
Si vous arrêtez de lire cet article quelques instant pour trouver la réponse par vous même, vous allez voir que ce n’est pas si évident......
(...) Pause-réflexion (...)
Alors ?
Vous avez trouvé ?
(?????)
Le voici : c’est un mécanisme qui, avant de toucher les êtres humains, touche tout le règne des mammifères (et même des reptiles). Ce mécanisme est d’abord physique et notamment musculaire; il s’exprime aussi à un niveau émotionnel très primitif chez les reptiles, moins chez les mammifères à mesure qu’on s’élève dans l’échelle de l’évolution, et chez l’être humain, plus évolué, il a une contrepartie mentale. Il est fondé sur une mécanique archi simple, une dualité fondamentale liée au désir, c’est à dire au fait d’avoir envie ou au contraire pas envie de quelque chose. Nous allons l’appeler attraction/répulsion : Attraction : J’ai envie, répulsion : je n’ai pas envie. Eh bien, le système musculaire se contracte automatiquement quand il y a soit attraction, soit répulsion. Nous sommes tous biologiquement programmés pour aller vers ce qui nous fait envie et nous éloigner de ce qui nous déplaît. Dans les deux cas, nos muscles se mettent en tension (le tonus musculaire augmente) pour préparer la contraction musculaire qui va permettre soit un mouvement d’approche, soit un mouvement de recul. Notre tonus musculaire augmente, signifie que des tensions sont apparues. Elles sont censées être temporaires, faciliter la mobilisation du corps de l’animal ou de l’humain afin qu’il puisse satisfaire ses désirs... et ensuite, disparaître. Ainsi, nos muscles se tendent, même si nous restons immobiles, simplement parce que nous venons de voir, ou de penser à quelque chose qui soit nous attire/nous fait envie, soit nous repousse/nous donne envie de nous éloigner. Plus la répulsion est forte, plus la tension augmente. Cela paraît évident. Et pour l’attraction ? Eh bien, c’est pareil : plus l’attraction est forte, plus la tension augmente. En d’autres termes, dès que le désir apparaît, que ce soit pour éviter ou au contraire pour obtenir quelque chose, la tension apparaît aussi. Et plus le désir est fort, plus la tension augmente. Cette mise en tension qui prépare le corps à l’action inclut aussi des changements hormonaux et tout un ensemble de réactions biologiques bien connues et répertoriées sous le terme de réaction de stress, le terme médical étant « syndrome général d’adaptation », que je décrirai peut-être de façon détaillée dans un article ultérieur, mais ce n’est pas sûr, parce que vous pouvez le trouver ailleurs que sur ce blog.
L’aspect le plus vital de ce mécanisme d’attraction/répulsion est celui du prédateur et de sa proie. Prenons un exemple. Un renard affamé, qui sent la bonne odeur d’un poulailler, voit à l’instant même son tonus musculaire augmenter du fait de l’attraction que représente pour lui la perspective d’un bon déjeuner. Il a envie de manger une poule, et la mise en tension de tout son appareil locomoteur, l’augmentation de la vitesse de conduction nerveuse, certaines modifications dans ses synapses interneuronales, la stimulation du cerveau, etc., facilite l’acte de sauter sur une proie qui risque de s’ensuivre. La réaction de stress est une programmation biologique qui vise à rendre l’action du renard plus efficace. Du point de vue des poules, la situation est symétrique. Si une poule s’aperçoit de la présence du renard, les mêmes mécanismes se mettent en place, cette fois afin de mobiliser son appareil locomoteur pour le fuir. Aucune poule n’a envie de lui servir de déjeuner ! Chacune va essayer de s’échapper. Donc, du point de vue du renard : attraction; du point de vue des poules, répulsion. Dans les deux cas, mobilisation de tout l’appareil locomoteur et du cerveau. Plus la faim du renard est grande, plus la tension est forte, afin de mieux le mobiliser, de rendre sa chasse la plus efficace possible. Moins la poule a envie d’être mangée (plus sa répulsion pour un tel sort augmente), plus son niveau de tension augmente afin de rendre sa fuite plus efficace. S’ensuit une séance de course-poursuite dans le poulailler avec caquetage affolé... Le point de vue du fermier, alerté par le vacarme, va être plus complexe, mais le niveau de tension et les mécanismes biologiques sont les mêmes, avec le même but : être plus efficace pour courir chercher un fusil ou effectuer toute action qu’il jugera utile. Simplement, chez l’être humain, la tension va aussi apparaître dans son esprit, faisant participer l’intelligence et la mobilisant... en augmentant le degré de tension mentale.
Ainsi, et c’est important à comprendre, chez nous, les êtres humains, toute tension aura toujours une triple composante physique, émotionnelle et mentale. Cela, c’est à encadrer !!! Cela veut dire que toute tension musculaire a toujours une contrepartie émotionnelle (peur, agressivité, jalousie, anxiété, chagrin etc....) et une contrepartie mentale, notamment les « programmes » que nous avons construits au fil du temps, certains très intelligents, justes fruits de nos expériences passées, et d’autres, erronés, liés à une digestion/compréhension insuffisante d’évènements passés. On peut aussi l’aborder dans l’autre sens : toute tension émotionnelle déclenche une tension physique (musculaire) et une tension mentale, et toute tension mentale déclenche une tension émotionnelle et musculaire. Remarquez que le fait qu’une tension s’exprime toujours au trois niveaux physique, émotionnel et mental garantit notre unité psychosomatique. C’est parce que ces trois niveaux sentent et agissent ensemble qu’il y a unité, et dans les désordres psychiatriques graves, cette unité, précisément, est rompue. (Si vous désirez approfondir toute la question du stress, lisez, dans mon livre, DU BIG-BANG Â L’ÊTRE HUMAIN, le chapitre V, Stress, émotion et territoire, vous y trouverez beaucoup d’éléments susceptibles de vous intéresser. Et si vous désirez le trouver sur le net, cliquez sur le titre ci-dessous)
Ainsi, le mécanisme du stress est en fait universel et -ceci est très rarement expliqué- il est lié à une dualité fondamentale, l’attraction/répulsion, c’est à dire au monde du désir. Dans le règne animal, le stress apparaît sur des périodes de courte durée, mobilise l’animal pour obtenir ce qu’il désire et éviter ce qu’il ne désire pas, puis disparaît rapidement. Donc, au niveau physiologique, le stress mobilise l’animal, cette mobilisation est consommée dans l’action musculaire attaquer/fuir, s’approprier/éviter. Résultat : un état physiologique globalement sain, équilibré. Les animaux sauvages ne font pas de dépressions nerveuses, parce que toute l’énergie mobilisée dans la réaction de stress est toujours consommée dans l’action physique. Chez l’être humain, les choses sont beaucoup plus complexes, parce que des lois sociales, et d’une façon générale, tout le processus de la civilisation va interférer avec les mécanismes primaires du stress, en particulier en interdisant l’action. Par exemple, tel mari doit supporter les remarques blessantes de sa femme, de mauvaise humeur (ou vice versa) : il ne peut pas quitter son lieu de résidence (fuite) et il n’est pas censé se battre physiquement avec elle (attaque). Du fait qu’il est un homme civilisé, il INHIBE ses réactions biologiques et comportementales innées (animales). Toutes les hormones, neuro-médiateurs et nombreuses modifications biochimiques mobilisées par la réaction de stress -autant d’énergie à dépenser- ne sont pas consommées dans l’action puisque celle-ci est inhibée. Toutes ces molécules alors, deviennent encombrantes, voire toxiques à long terme. C’est ainsi que des stress prolongés déclenchent de l’hypertension artérielle ou des diarrhées chroniques.
De plus, vu l’énorme complexité de son déploiement psychologique, l’être humain va désirer ou refuser une foule d’éléments qui se situent cette fois dans des domaines spécifiquement humains comme une envie de faire des maths ou du sport (ou de ne surtout pas en faire si on n’est pas doué), l’envie de briller en société ou au contraire de ne surtout pas se faire remarquer, de faire une belle carrière ou de privilégier sa vie familiale, d’avoir des enfants, une maison, etc... A chaque fois, il y a attraction/répulsion et donc, AUGMENTATION DE TENSION PHYSIQUE, EMOTIONNELLE ET MENTALE. Chez l’être humain, une simple pensée peut faire augmenter notre tension musculaire et même faire augmenter la tension dans nos muscles lisses, qui régissent tout l‘appareil digestif. Bonjour l’estomac « noué », l’intestin qui se spasme, l’envie persistante de faire pipi... Que nous désirions ardemment une situation qui nous fait très envie ou que nous refusions une situation détestée, c’est la même tension qui va prendre place dans le corps, le cœur et l’esprit. C’est pourquoi les brillantes réussites sociales peuvent générer une dépression ou des maux d’estomac aussi sûrement que le chômage. Finalement, gagner le gros lot donne autant de stress qu’un gros coup dur financier.
Mais alors, où est la solution ? On ne va quand même pas décider de ne plus avoir envie de rien ? Allez, je décide de n’avoir plus d’attraction et plus de répulsion envers quoi que ce soit. Plus aucun désir. Ni pour, ni contre = zéro stress. En admettant que ce soit faisable, la vie n’aurait plus aucune saveur... Plus d’attraction : Vous imaginez ? Un beau célibataire de 25 ans voit passer une jolie jeune femme, et il n’a même pas envie de lui parler, de l’inviter à dîner ? Et il est tout à fait d’accord pour qu’un autre homme la séduise, et peut-être fonde un foyer avec elle ? Imaginez qu’on n’ait plus envie d’apprendre, plus envie de mener une carrière intéressante, plus envie de s’amuser... Et plus de répulsion : je suis malade, mais ça ne fait rien, alors je ne me soigne pas. Mes enfants sont malheureux, ça ne fait rien. No stress, je m’en fiche !!! Détaché de tout, plus d’attraction, plus de répulsion... plus de tension... plus de stress. Oui, évidemment, mais... autant dire, plus de vie ... et quelle horreur, quelle inhumanité... Et remarquez qu’en fait, ce serait la fin de la civilisation. De plus, on ne survivrait même pas. Parce que si on est d’accord pour se laisser manger, au sens propre comme au sens figuré, vous devinez la suite. On ne survit pas longtemps, soit socialement, soit physiquement.
Une chose qu’il faut comprendre très clairement sous peine de perdre son temps dans des démarches qui ne peuvent pas aboutir, c’est qu’à ce niveau là, c’est à dire au niveau de nos programmes psychologiques et biologiques ordinaires, il n’y a aucune solution. Et c’est pourquoi les personnes qui tentent de supprimer le désir à ce niveau vont forcément à l’échec. Si elles réussissent (au prix d’un refoulement massif) elles ne sont plus « vivantes », car le désir est LA force de vie par excellence. C’est ce qui se passe dans la dépression. On n’a plus envie de rien, parce qu’on a souhaité très fort certaines choses, qu’on s’est senti déçu et qu’on a refoulé en bloc nos désirs les plus centraux. Si elles obtiennent un refoulement partiel, alors elles deviennent simplement inauthentiques et divisées. Donc la solution n’est pas là. Mais où est-elle, alors ?
Dans le règne animal, les situations stressantes ne durent pas. Si le renard a pu se sauver avec une poule, il l’a mangée, est repu, satisfait et il est tout à fait détendu, merci pour lui !!! La poule attrapée est morte, donc elle n’éprouve plus de stress, et celui-ci n’est intervenu dans son existence que pour un temps très bref. Les autres volatiles oublient presque aussitôt tous leurs émois et reprennent leur existence de gallinacés peu conscients, mais tranquilles. Le fermier, par contre, est un être humain, beaucoup plus développé dans l’échelle de l’évolution. Et là... Certains des outils que l’évolution a mis a sa disposition vont précisément aboutir au maintien de l’état de stress. Car s’il a réussi à chasser le renard bredouille, notre fermier mémorise la situation, y repense, et à chaque fois, la tension revient. Il y a de grandes chances qu’il se sente en colère, et s’il décide de mieux protéger son poulailler, cela ne se passe pas sans ressentiment à l’égard du renard : nouveau stress, car l’émotion relance la tension dans les autres niveaux. S’il a perdu une poule, il est encore plus fâché... S’il a tué le renard, il est probablement content, mais aussi inquiet pour la suite (y a-t-il d’autres renards?) donc stressé. A un niveau profond - tout au fond du coeur - dont souvent nous ne sommes pas conscients, tuer un animal, même classé nuisible, nous blesse, ce qui est aussi un stress. L’être humain a la possibilité de repenser au passé, et d’anticiper le futur : c’est très utile. C’est grâce à cela que nous avons construit des maisons pour nous abriter, fabriqué des vêtements ou des médicaments. Toute la civilisation n’est possible que grâce à l’intelligence humaine, avec sa capacité de mémorisation du passé sur le long terme, et d’anticipation du futur. Cet outil extraordinaire qu’est l’intelligence humaine, nous pouvons mal l’utiliser. Nous mémorisons alors le passé en boucle, les émotions négatives passent et repassent : cela s’appelle une rumination mentale, et induit un stress non plus passager mais chronique. Nous anticipons un futur inquiétant : même résultat.
De plus, il y a un mécanisme typiquement humain dont nous n’avons pas assez conscience et qui joue un rôle phénoménal dans le stress chronique. Le voici : Quand un animal est en état de stress, qu’il ait peur et fuie un prédateur, ou qu’il soit agressif pour attaquer, il vit son état de stress sans division intérieure, pour la bonne raison qu’il ne peut pas s’abstraire du Réel. L’animal n’est pas doté du sens de l’abstraction. Mais l’être humain, lui, peut s’abstraire du réel. C’est un des traits les plus fondamentaux de son intelligence. Si je reprends l’exemple du fermier, il ne se contente pas d’éprouver une colère qui le mobilise pour chasser le renard. Il se voit lui-même en colère, et peut refuser cette situation interne, parce qu’après tout, c’est un état désagréable. Il peut se diviser intérieurement entre lui en colère, et lui qui n’est pas content de ressentir la perturbation émotionnelle. Il est alors en colère... d’être en colère. Une sorte de dédoublement s’est produit. Observez vous, vous allez voir. Il est très fréquent au cours de la journée, que nous refusions notre « météo émotionnelle » du moment. On est contrarié d’être triste, on est triste d’être contrarié, car un jugement apparaît chez l’être humain, qui n’existe pas du tout chez l’animal : je ne devrais pas être en colère, je ne devrais pas ressentir telle émotion et du coup je fabrique une émotion supplémentaire donc un stress supplémentaire. Et c’est ce refus là qu’il nous faut repérer, parce que c’est lui qui crée une division en nous-même (je me trouve nul de ressentir de la rancune et donc voilà que je m’en veux à moi, en plus d’en vouloir à Untel). C’est ce refus particulier qui crée puis maintien un blocage, une fixation sur telle situation, refusée à la fois extérieurement (le fermier refuse l’arrivée du renard dans son poulailler) et intérieurement (il refuse l’impact que la situation a sur lui). Cette fixation enclenche et maintient les ruminations mentales. Pour que le stress chronique disparaisse de nos existences, parce qu’en fait, c’est lui le problème, c’est lui qui est pathogène, il va nous falloir apprendre à cesser ce dédoublement intime. Comment y parvenir sera l’objet d’un article ultérieur.
Pour en revenir au désir, au niveau ordinaire, c’est à dire au niveau de nos fonctionnements habituels, nul ne peut ne pas éprouver de désir. Le désir est une force motrice qui existe pour nous rapprocher de ce qui nous fait envie et nous éloigner de ce qui nous déplaît. Nous désirons tous, pour reprendre une célèbre formule du Bouddha, « Etre unis à ce que nous aimons et être séparés de ce que nous n’aimons pas. » Tout l’hindouisme et le bouddhisme enseignent depuis plus de 2500 ans comment ne plus souffrir. En Occident, j’entends régulièrement la formule suivante chez des personnes engagées dans le yoga : « Pour ne plus souffrir, il ne faut plus avoir de désir. » C’est vrai que tout au bout du chemin, on peut dire qu’on est « sans désir » parce qu’on a atteint un état dans lequel on est tellement heureux, tellement comblé qu’en effet, beaucoup d’ambitions ordinaires (devenir célèbre, être riche, avoir 36 maîtresses), semblent finalement bien peu de choses. Toutefois, cette formule peut prêter à confusion. Pour en avoir parlé en Inde avec des interlocuteurs très compétents, et en France, de nombreuses fois avec Arnaud Desjardins, avec lequel j’ai travaillé 27 ans, une formule plus claire, qui ne va pas vous expédier dans une démarche impossible est : «NON PAS SANS DESIR, MAIS LIBRE DU DESIR.»Je ne peux pas empêcher toutes sortes de désirs d’émerger en moi. Inutile d’entrer en conflit avec eux : ils sont là, sans nous demander notre avis ! Mais nous avons une liberté qui consiste à apprendre laisser le désir être ce qu’il est, tout en nous en détachant. Une formule claire, c’est tout simplement d’apprendre à être beau joueur. Par exemple, le désir du fermier de protéger ses poules est très légitime. Si le renard lui a dévoré une poule, il peut décider de renforcer l’enclos du poulailler tout en faisant, comme on le dit familièrement, « contre mauvaise fortune, bon coeur », c’est à dire en se réconciliant avec la situation. En comprenant que le désir du renard s’assouvir sa faim est légitime aussi. En comprenant que ce qui nous relie à l’autre est plus grand que ce qui nous en sépare. Frère renard a faim aussi, comme moi. Il détruit des vies pour se nourrir, moi aussi. Pourquoi aurait-il tort et moi raison ? Nous faisons la même chose, non ? Nous obéissons aux lois de la vie : il faut manger pour vivre. Le renard a mangé une poule, et nous, nous apprécions une bonne côte de bœufs ou d’agneau ou même un bon plat de légumes : tous auraient pourtant bien aimé continuer à vivre. Libre du désir signifie que lorsque je n’arrive pas à réaliser tel d’entre eux, j’apprends à me réconcilier avec la situation, je suis beau joueur, donc la frustration (qui est un stress chronique) disparaît. Mon compagnon rentre de mauvaise humeur, ou ma fille adolescente, ce n’est pas de la tarte, en ce moment ? Un stress apparaît, inévitablement. C’est une pré-tension pour agir. Que vais-je faire ? Eh bien déjà, j’en prends conscience et je l’accepte au lieu de refuser instantanément la situation qui se présente et la tension qui vient d'apparaître. Ensuite il s’agit d’acquérir des réflexes utiles : Si toute mon attention n’est pas mobilisée dans le refus d’une situation, alors, il me reste de l’énergie et un recul suffisant pour pouvoir penser à me détendre. Donc, je respire profondément, je desserre les dents et relâche les épaules (c’est en place en deux secondes avec un peu d'entraînement). Là, je peux regarder ce qui nous relie plutôt que ce qui nous divise. C’est mon compagnon, c’est ma fille, je les aime, cela, c’est plus important que l’énervement en cours. Je peux alors opérer une sorte de Zoom arrière, de prise de recul mental par rapport à la situation. Au lieu de réagir impulsivement, cela va me permettre une action plus consciente, plus délibérée, plus adaptée. Ainsi, nous allons peu à peu construire une façon de vivre beaucoup plus équilibrée, en forgeant des outils personnels beaucoup plus efficaces. Nous allons peu à peu développer plus de bien être psychologique pour nous-même et ceux qui nous entourent. Nous allons découvrir des stratégies anti stress infiniment plus efficaces. Notre développement personnel va progresser. Nous avons tous le potentiel pour cela, mais pas toujours suffisamment d’information.
Si vous souhaitez approfondir comment on règle complètement la question du stress, voyez dans mon livre, DU BIG-BANG Â L’ÊTRE HUMAIN, le chapitre 7, Construire l’Homme. Pour le trouver sur le net, cliquez sur le lien ci-dessous :
Bien entendu, toutes les séances guidées proposées sur Zénitude Square permettent de se détendre et sont très pédagogiques.
Résumons nous : Le vrai problème n’est pas le stress ordinaire, biologique, mais le stress chronique engendré par des situations récurrentes (vivre en accélération permanente, conditions de travail difficile toute l’année, etc)), mais aussi par des perturbations émotionnelles récurrentes, des pensées perturbatrices répétées, qu’elles soient conscientes ou inconscientes (programmes mentaux négatifs) et ce d’autant plus qu’elles se trouvent liées à une inhibition d’action (les modifications métaboliques enclenchées par la réaction de stress et non « dépensées », non évacuées dans une action physique, dérégulent le métabolisme). Nous avons tous appris empiriquement à diminuer notre niveau de stress à travers distractions, loisirs, amusements, mais ce n’est pas suffisant sur le long terme, parce que la vie n’est pas si facile. Les séances de relaxation guidées, de sophrologie, d’hypnose vont vous aider à diminuer un stress chronique déjà bien inscrit en vous. Les méditations guidées (et aussi la pratique de disciplines telles que yoga, du Taï Chi Chuan, etc) peuvent vous aider à vivre plus consciemment et à développer certaines potentialités utiles pour votre développement personnel. Une compréhension, en fait une éducation suffisante dans ces domaines va vous permettre de savoir quels changements opérer en vous et dans votre existence. C’est le but du blog. Vous apprendre, de façon claire, pédagogique, des choses utiles pour votre équilibre à vous, de façon non stéréotypée.
Mon prochain article vous donnera des idées sur les choses à faire ou, au contraire, à éviter afin de vivre en mode Zen et non plus en mode Stress...
Bien amicalement à tous !
Isabelle Rodde
Vivre en mode Zen ou en mode Stress ?
Le mécanisme central Tension/Détente